La Meute des Mioches
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Pour moi, pour eux

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Message par alice Sam 22 Mai - 18:39

( HRP : Ceci est une ébauche incomplète de ce qui deviendra les mémoires d'Alice jusqu'à sa rencontre avec la meute.

EDIT : Modification, suite et fin de la première partie)


Je me souviens. Mais j'ai du mal à organiser toutes les images qui me reviennent. Certains souvenirs sont diffus alors que d'autres sont si violents qu'ils me pourchasses jusque dans mon sommeil. Je me souviens encore du temps où j'entendais plus de rires que de hurlements. Cette vie m'apparaît aujourd'hui comme un doux rêve. Comment être certaine que tout cela ai réellement existé ?

C'est une des raisons pour lesquelles j'entreprends l'écriture du récit de ma vie. Peut-être qu'une fois couchée sur le papier, cette histoire prendra un peu plus de sens. Ou alors, cela deviendra définitivement, un simple conte, une légende personnelle à la fois joyeuse et horrible. Peut-être qu'une fois couchée sur le papier mon histoire me paraîtra moins invraisemblable. Je pourrais alors l'accepter telle qu'elle est, et aller de l'avant.

Quand je suis sortie de chez le toubib je ne me rappelais de rien. Les évènements me sont revenus peu à peu alors que je commençais une nouvelle vie en compagnie de la meute. Ma mémoire ressemble à un tronc rongé par les vers.

Alors que j'écris, je m'interroge encore sur l'utilité d'une telle démarche. La plupart des gens ne savent pas ce qu'il vont manger le soir et moi je prends le temps d'écrire mes états d'âmes. Entre mioches on se sert les coudes, mais ai-je le droit de prendre de mon temps pour une activité aussi futile ? La nuit je me réveille souvent en sueur, en proie à une terreur passée. Je ne serais qu'un poids mort pour la meute si je continus ainsi. En soit, cette raison est suffisante pour que j'use de mon temps à écrire. Au moins, je ne me mens pas à moi-même en prétendant écrire à la mémoire de ceux que j'ai perdu. Je n'écris que pour moi. Pour me convaincre que je suis encore et toujours vivante.

Assez de toutes ces réflexions, le présent et le futur n'ont rien à faire dans cette entreprise. Je veux retourner dans le nid douillet de mon enfance, même si seulement l'espace d'un instant. Je me souviens, j'ai grandi dans une petite communauté, assez isolée pour avoir été longtemps épargnée par la violence de notre monde. Mes souvenirs les plus lointains sont vagues...


***


La voix était féminine et douce, mais sérieuse.
« Aller Alice, ça suffit maintenant ! On l'as assez répété, un...deux... »
La voix reste en suspend. Une petite fille, assise en face de sa mère, reste la bouche entrouverte.
« Quatre ? » dit-elle avant d'éclater de rire.
« Tu ne fais vraiment aucun effort hein ? » dit la voix mi-exaspérée, mi-amusée. Une main chaleureuse vient ébouriffer les cheveux de l'enfant.

« Bon, on continuera plus tard, c'est l'heure de préparer à manger. »



[…]


« Bouges-toi Alice ! Si on finis pas de couper ce bois, on va mourir de froid cet hiver »

Une bourrasque de vent vint siffler entre les arbres, gonflant la capuche de la jeune fille. Son père, une vieille hache émoussée à la main, transpirant malgré le froid, la tança une nouvelle fois :
« Aller, on a presque finis, tu fais encore deux aller-retour et ce sera bon pour aujourd'hui. »

Il était gentil son père, un peu ronchon, mais gentil. Elle, elle été frigorifiée, pourtant elle mettait toutes ses forces à trainer ces branches bien trop lourdes pour elle. L'homme regarda le ciel, il était sombre, le soleil avait disparu depuis un moment derrière les montagnes, la nuit n'aller pas tarder.



[…]


« C'est tout simple, mais il fait rester attentif, le moindre détail peut avoir son importance. Une feuille dentelée peut avoir sa jumelle dentée. Le différence pour l'œil est faible, mais l'une peut être un régale et l'autre un poison. Tu comprends ? »


La jeune fille hochait la tête vigoureusement alors que Job, l'herboriste du village lui expliquait les ficelles du métiers. Il avait repéré depuis un moment sa bonne mémoire et son intérêt pour le monde végétal. La communauté vivant principalement de la chasse et de la cueillette, tout le monde devait participé à l'approvisionnement.
« Bien. Très bien. » dit Job de sa voix calme et posée, un léger sourire aux lèvres. « Alors maintenant cite moi trois fleurs qui se mange. »

La commissure des lèvres d'Alice s'étira imperceptiblement, la question était facile.
« Le trèfle, la bourrache et la capucine. »
« Bien. C'est exact. » répondis l'herboriste avec bienveillance. « Mais pourquoi n'as-tu pas plutôt cité le pissenlit qui pousse partout ? »
Cette fois la gamine sourit franchement, le piège était évident. « La fleur du pissenlit ne se mange pas, sauf en bouton. La feuille de pissenlit en revanche est très bonne en salade, tant que la plante n'est pas montée en fleur. »



***


Avec le recule, je me rends bien compte de la candeur de ces souvenirs. Si ce monde a un jour était en paix, cela fait bien longtemps que le calme et la sérénité l'on déserté. Même une petite communauté isolée devait se défendre contre les bêtes sauvages, les pillards et d'autres atrocités. Pourtant, c'est ainsi que je me souviens de ma petite enfance. Je remercie mes parents et les autres aînés de la communauté pour m'avoir permis de traverser les premières années de ma vie en toute innocence.

Mais je ne peux dissocier ces doux souvenirs de la réalité. En grandissant, j'ai commencé à voir les efforts que tout le monde devait fournir chaque jour pour pouvoir survivre. Et comme tous les autres enfant j'ai dû dès mon plus jeune âge apprendre les réflexes qui me sauveraient la vie et le savoir qui me permettrait de survivre.


***

« Alice, viens jouer avec moi ! »

Il avait dû crier pour se faire entendre. Le gosse avait la jolie tête blonde des enfants de quatre ans. Ses yeux gris lui donnait un air triste qui ne ressemblait pas à un gamin aussi joyeux. Alice aimait bien son petit frère, mais elle était occupée. Elle savait bien que son travail était indispensable à la communauté, au même titre que celui des adultes. A douze ans elle avait déjà pleinement conscience de ses responsabilités. Et, n'en déplaise à son frère, le blé n'allait pas s'égrainer tout seul.

« Pas maintenant, Théo, je suis occupée. » Le garçon soupira avant de s'éloigner.

C'était un travail long et fastidieux, il fallait battre les épis avec des bâtons pour séparer les grains de la paille. Les cueilleurs avaient récemment trouvé un lieu où il en poussait beaucoup, c'était une aubaine pour la communauté. Et Alice était fière de participer à l'approvisionnement de la famille. De lourdes perles de sueurs glissaient sur son visage. Elle et les autres jeune n'avaient pas fini de transpirer.



[…]


Alice n'entendait que sa propre respiration. Tout avait bien commencé, ils étaient arrivé sous le vent, le lièvre ne les avaient pas repéré. Mais tout aller se compliquer. D'abord l'arc était trop grand pour les petits bras de la jeune fille, ensuite elle n'avait jamais été douée pour le tir et enfin, bander un arc, allongée dans un buisson, sans faire un bruit n'a rien d'évident. Son père y arrivait son aucun problème pourtant ! Alors elle essaya. Le frottement de son bras sur le sol fit relever la tête au gibier. La flèche maladroitement tiré se planta un bon mètre à coté de l'animal le faisant rentrer dans son terrier. La pré-adolescente se crispa un peu, elle savait ce qui l'attendait.

« Mais concentre toi un peu ! C'est n'importe quoi ce que tu m'as fait là ! Tu compte manger quoi ce soir ? »

Alice se retint de montrer du doigt les trois plantes comestibles qu'elle venait de repérer. A quoi bon ? Il ne la laisserai tranquille que le jour où elle réussirait au moins un tir. Alors même si elle était fatiguée et ses doigts engourdis elle se redressa pour faire face à son père.

« Désolée papa, j'y arrive vraiment pas, mais en essayant encore une fois, je finirais bien par y arriver. »
Elle savait surtout que vu l'heure et la patience de son père, elle n'aurait pas à réessayer le jour même.
« Assez pour aujourd'hui. Je ne veux pas rentrer bredouille au camps. Contente toi de me suivre en silence. »



***
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