HIstoire d'un dur au coeur tendre

(2060, 4 ans) Le silence assourdissant m’empêche de parler …

Papa m’a dit qu’je devais pas m’inquiéter, que Maman, Arnaud et Manon étaient heureux et qu’un jour, on les retrouverait. Il m’a dit de ne plus y penser …

Papa m’a dit qu’je devais pas m’inquiéter, à l’abri dans notre maison au
milieu de la forêt, dans les Ardennes, on avait de quoi manger
pour des années …

Papa m’a dit qu’je devais pas m’inquiéter, je devais faire mes devoirs et cesser de pleurnicher …

Papa m’a dit qu’je devais pas m’inquiéter, mais qu’il fallait faire attention, maintenant, y’a de drôles de monstres qui chassent dans la forêt.

Papa m’a dit qu’je devais pas m’inquiéter, mes yeux gris sont juste le reflet des temps qui changent.


(2064, 8 ans) J’ai tué mon premier charognard à l’aide d’une pique

Papa m’a dit, aujourd’hui t’as 8 ans, t’es un grand, alors j’ai arrêté de m’inquiéter et d’pleurer …

Papa m’a dit que la musique y’a qu’ça d’vrai, même que son groupe préféré, c’est AC/DC. Alors on écoute des fois de la musique… à fond, lors des grandes occasions …



(2066, 10 ans) J’ai un gros carnet relié et j’adore y coller des images et écrire des trucs que je trouve dans les bouquins et les disques de Papa.

Papa m’a dit, voici la petite Chloé et son grand frère Arthur, ils sont plus petits que toi, tu dois donc les protéger. Alors, avec Papa, on leurs a appris, à faire du feu, à chasser, pêcher, s’abriter, à s’démerder quoi !

Papa m’a dit qu’il n’y avait pas de différence entre nous. J’ai des yeux gris et la petite Chloé, des yeux verts, de grands yeux verts. Ils sont notre nouvelle famille à présent , et pu personne ne leur tapera jamais dessus !

Papa m’a dit, arrête de t’énerver sur la petite ! c’est pas sa faute elle t’appelle Vridic au lieu de Cédric, elle a eu la mâchoire mal ressoudée.


(2068, 12 ans)
J’adore Arthur. On joue à AC/DC. Moi c’est Malcolm le vieux et lui Angus le jeune.

Papa m’a dit,
fils, te souviens-tu du vieux couple qui habitait une maison dans la vallée ?
Oui Papa, c’est dans leur cave que tu as trouvé Arthur et Chloé, ils voulaient les manger.
Par leur repli sur eux-mêmes et leur isolement, ces gens ont abandonné toute humanité. N’accorde pas facilement ta confiance, mais garde toujours ta porte et ton cœur ouverts.


(2070, 14 ans)
C’était le matin, ils étaient 4, 3 hommes, 1 femme ; 4 pillards prêts à tout. Ce jour-là, j’ai tué mon premier homme ; Mon père s’est chargé des autres …

Mon père m’a dit, tue mon fils, tue, mais sans cruauté. Une semaine plus tard, je tuais donc mon 2^ème homme.
Les petits groupes de pillards avaient tendance à se multiplier ces derniers temps.

Mon Père m’a dit, prends ton arc et ta pique, des gens approchent ! C’est ainsi que sont entrés dans nos vies le gros Sam, Sophie la Belette, et un jeune couple, Joanine et Kevin, qui leurs tenaient lieu de parents. Eux aussi avaient les yeux gris, sauf le mari.

Mon Père m’a dit que l’homme n’est pas fait pour vivre seul. Notre communauté s’agrandissant, je me rendais compte qu’il avait bien raison. C’est bon de pouvoir compter sur les autres.


(2072, 16 ans) Il m’a fallu beaucoup de temps pour l’accepter

Mon père me disait toujours, prends soin de tes dents, couvre toi bien et fais bouillir tout ce que tu ingères. Aujourd’hui, mon Père n’est plus.

Mon père me disait toujours, tu connaitras l’âge bête. Ça devait être cas car tout le monde me faisait chier. Alors, je partais à chaque fois quelques jours.


(2073, 17 ans) Hier, une horde de créatures humanoïdes a pris d’assaut la maison. On a fini par tous les griller mais Kevin est resté sur le carreau.

Mon père me disait toujours, survivre, c’est s’adapter à son environnement ou crever. Alors, on a pris la route vers le Sud.


(2073, 17 ans) Nous errions de camps en camps sans jamais oser nous rapprocher de la Grande Cité
perpétuellement en flamme. La Route et son cortège de dangers restait notre lot quotidien. La présence d’yeux gris dans notre groupe semblait rendre les gens soupçonneux. Mais Belette et moi, nous nous aimions.

Mon père me disait toujours, l’ignorance est le terreau de la peur et de la haine. Des mecs appelés les Fondateurs, ont fait une descente dans le camp et ont exécuté froidement sous mes yeux ma Sophie, son
frère et sa mère. Je m’en suis sorti de justesse avec les 2 enfants.


(2074, 18 ans) La jeune Chloé et Arthur sont terrorisés et je me rends compte que je n’arriverai pas à les protéger. La Route, la route encore la Route, Il faut absolument que je trouve une communauté pour les mettre en sécurité.

Mon père me disait toujours, que sans moi, il n’aurait pas tenu le coup durant toutes ces années. Sans eux, je me rends compte que je suis comme mon père, je ne tiendrai pas le coup. J’ai peur.


(2074, 18 ans) Des INOUTS ! Notre captivité dura seulement 2 jours. 2 jours d’horreurs innommables, de boucherie sanguinaire et de perversité dont je suis le seul survivant.

C’est à présent le néant dans mon cœur, le vide dans mon esprit et l'obscurité dans ma vie, mon père ne m’avait rien dit sur tout cela.


(2074 -2078) J’ai erré sur la Route sans but, sans même une pensée pour me guider et me rendre espoir. Dans ma besace, un gros carnet relié et baladeur usagé était les seuls liens avec un passé qui me semblait à présent étranger. Cette maudite Route était devenue mon terrain de jeu, les hordes de pillards, mon univers, le meutre, ma specialité.


(2078, 22 ans) Fallait bien que ça s’arrête un jour…
Les hommes de Butcher m’avaient capturé. Y paraitrait qu’il voulait m’écorcher lui-même pour avoir brulé son
entrepôt, tué son frangin et m’être farci sa régulière… J’aurais eu tord de m’gêner, c’est elle qui m’a fait rentrer dans cet avant-poste fondateur, puis dans son lit.

Seulement, Butcher allait devoir patienter encore un peu. La providence avait mis en travers de mon chemin un vieil homme, une femme et sa gamine aux yeux verts. Ces yeux… ces grands yeux verts et larmoyants … ces yeux … cette petite fille …

Ce qui devait être la pause lubrique et sanglante de mes 4 geôliers fût leur seule erreur ... ne plus me surveiller. Ils passèrent vite de vie à trépas.
Et voilà qu’en moins de temps qu’il m’en faut pour égorger un homme, je me retrouvais remercié par la petite, sa mère et un fanatique nashen qui déblatérait des inepties sur les esprits de la nature et la destinée.

Ils étaient les derniers survivants qu’une caravane hétéroclite qui voulait rejoindre un endroit nommé Lille, un soi-disant havre de paix et de tolérance dans ce vaste océan de cruauté, alors je les y ai emmenés.

La petite ressemblait trop à Chloé. Ma visite de courtoisie auprès de Butcher attendrait …

Dis monsieur, c’est quoi ton nom ?
Vridic …
Et tu viens bien avec nous, hein ?
Oui …
Dis Monsieur Vridic, tu vas encore tuer les méchants, hein ?

Mon père m’avait bien dit de toujours garder le cœur ouvert.


Le voyage se passa plutôt bien, la femme était discrète et le prêcheur finit par gagner mon respect. Quant à la gamine, elle s’appelait Dricka, j’avais fini par m’attacher à elle sans pour autant vouloir pleinement l’accepter.
Mais les bonnes choses sont éphémères… Tôt ou tard, d’autres hommes de Butcher se lanceraient à ma poursuite. Il savait que j’étais en vie, les cadavres de ses sbires portant ma signature sanglante. Je pouvais pas rester, alors je suis parti en faisant promettre au prêcheur de veiller sur Dricka et sa mère.

Quand on a la vie que j’ai, si on aime les gens, faut s’en éloigner. De toute manière, plus que tout, j’aspirais à la
solitude des contrées sauvages …


(2085, 29 ans) La confiance est une illusion dans en ce bas monde.

Même les punaises ne vous collent pas aux basques autant que les chasseurs de primes de Butcher. Enfin, ces 2 là, avec leurs tripes à l'air, ne m'empêcheraient pas de vivre ma vie tranquille, loin de tout.

... Pourtant, ils avaient tout de même réussi à trouver ma planque.

J'avais dit à une seule personne où je comptais prendre ma retraite. Un saint homme, un prêcheur nashen que j'avais sauvé des griffes des fondateurs et emmener à Lille en compagnie d’une gamine aux yeux verts et sa mère.

On peut faire confiance à personne ...

J'voulais juste qu'on me foute la paix ... Maintenant, il va falloir qu'il s'explique ...

Le bosquet sacré et au milieu, l'arbre mère. Cloué à l'Arbre, Le saint homme offrait son dernier prêche à une nuée de corbeaux. C'est une acolyte du shaman, seule survivante du massacre qui m'a donnée des nouvelles de la petite aux grands yeux verts.

Après mon départ, la mère de Dricka a préféré rejoindre une communauté dans les décombres de la
ville. La vie dans la Nature aux côtés de réfugiés nashens ne l’attirait pas trop. Elle a emmené Dricka avec
elle.


(2087, 31 ans) ça fait deux putains de longues années que je cherche Dricka. Dernièrement, j’ai fini par apprendre une drôle d’histoire auprès d’une bande de vieux croutons. Une mère et sa fille avait vécu parmi eux. La mère était morte rapidement et la fille avait grandi seule et rendait de menus services pour la communauté. Elle a disparu très récemment.


(2087, 31 ans) J’ai croisé un gamin près du campement de Vicodine. Un p’tit morveux s’appelant Eels. Il vit en compagnie d’autres enfants comme lui. Il semble très préoccupé à l’idée de les perdre et ne songe qu’à les protéger.
Lorsque je le regarde, de lointains souvenirs ressurgissent …

HRP/ Mise à jour du BG /HRP

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Ton histoire est simplement MAGNIFIQUE. Elle m'a bluffé du début a la fin.
Merci pour ce moment de lecture
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